Ses graffitis sont minimalistes, mais d'une grande force esthétique. Les quelques lignes tracées à la bombe se condensent pour donner une signification à multiples sens, capturant l'essence de ce qui est représenté. Dès la fin des années 1970, l'artiste suisse allemand Harald Naegeli accède à une notoriété mondiale. Il devient le « Sprayer de Zurich ». Ses graffitis critiquent le paysage urbain monotone et froid de Zurich, mais également la politique et la gestion environnementale. Condamné pour détériorations multiples, Naegeli se réfugie en Allemagne, où un mandat d'arrêt international est délivré à son encontre. À son retour en Suisse, il purge une peine de prison de six mois. Après son incarcération, il retourne à Düsseldorf où il vit et travaille pendant plus de 30 ans. Sous le pseudonyme de « Harry Nuage », il écrit aux « Amis du Nuage » des courriels philosophiques et rebelles sur ses derniers graffitis et dessins pour conserver un peu plus longuement son art fugitif, ses utopies. En 2020, de retour à Zurich, il tague plus de 80 « Danses macabres » dans la ville pendant le premier confinement lié au Covid 19. Le canton le poursuit en justice, la ville, quant à elle, lui décerne le Prix artistique de la ville de Zurich.